Nous, on a Zola (La Terre), Hugo (Les Misérables), Molière (L’Avare), Maupassant (Une Vie), tout ça. Je ne suis pas experte, mais en gros, quand on regarde bien, il me semble que c’est l’histoire de gens méchants, égoïstes, qui se font des crasses, dans un monde triste et guindé. Même dans George Sand, ou dans la Comtesse de Ségur, si je me souviens bien, y’a des gens méchants et d’autres qui souffrent, un peu. La nature humaine, parait-il…
Eux, ils ont Lucy Maud Montgomery, et Anne of Green Gables (Anne, la Maison aux Pignons verts)
Anne Of the Green Gables est une gentille et courageuse petite orpheline rousse, qui se fait adopter par un gentil couple sans histoires, vivant dans un paisible et merveilleux petit village de Prince Edouard Island (PEI pour les intimes), où tout le monde est bien gentil aussi. Anne aime la nature, est extrêmement dévouée et fidèle à ses amis, et a une imagination débordante qui lui jouera bien des tours et donc qui permet à l’auteur de tenir plus de trois pages avec un sujet pareil. Bien sur, parfois, une personne va avoir un mot malheureux, ou alors est enduite d’erreur. En particulier, y’a un moment presque insoutenable d’intensité dramatique où Anne fait un gateau et confond la vanille avec un liniment (tin tin tiiin…). Mais je vous rassure, rapidement tout s’arrange, tout le monde se repent et s’excuse, pleure un coup et hop ! Retour au pays merveilleux !
Anne of the Green Gables est un grand succès canadien. Apparemment ça reflète toute une ambiance (fin 19ème), et on y retrouve de délicieuses effluves de travaux de couture, de jardinage, de promenades dans les petits chemins de campagne, de commérages, et quelques subtils et nauséabons relents de racisme d’époque (très très subtil, c’est quand même pas Agatha Christie ou Tintin) et de bigoterie de bon aloi (pas subtile du tout, par contre) d’époque aussi. Du coup, y’a des centaines de milliers de gens chaque année qui vont à PEI visiter le village et la maison de Anne. Chaque canadien a lu Anne of the Green Gables, l’a probablement étudié en classe, regarde chaque diffusion des divers films qui en ont été tirés, et s’est même probablement infusé la suite de livres qui a suivi (la maison de Anne, les enfants de Anne, etc.). Y’a une comédie musicale, y’a des clubs, y’a un magasine qui donne les points de couture et les recettes de cuisine de Anne of the Green Gables… Un grand succès, je vous dis.
Pour nous, Français, on a du mal à imaginer qu’une histoire aussi naïve tienne plus de dix minutes, hein ? Mais eux, y sont pô comme nous. Et l’histoire, ben elle tient. Et finalement, moi ça me plait. Et je viens de commander les bouquins suivants.
Et en plus, je vois sur internet qu’en 2008 commencent les celebrations du centaine de parution d’Anne!
LikeLike
J’ai effectivement lu les livres et suivi la série à la télé avec beaucoup d’enthousiasme, mais on nous a jamais demandé d’étudier ça à l’école (c’est à l’origine un livre anglais et nous, ben on est Québécois) ! Le classique québécois de même ampleur est "Les filles de Caleb" de Arlette Cousture et là c’est plus pathétique (mais encore une fois on ne nous demande pas d’étudier ça à l’école – c’est trop volumineux)!
Côté "studieux", il faut regarder plutôt du côté des "Fous de Bassan" de Anne Hébert ou "Blocs ératiques" de Hubert Acquin (c’était le cours d’essai – un bien mauvais souvenir…) Sinon, on devait étudier les classiques français ! Ah! un souvenir de secondaire 2: un livre qui est vraiment génial "Surréal 3000" de Suzanne Martel. Ca va vous plaire, l’auteur raconte la vie sous terre à Montréal en l’an 3000 … 😉
Dans tous les cas, du côté de la littérature québécoise j’aime bien aussi Marie Laberge et Nicole Fyfe-Martel.
Bonne lecture !
LikeLike