Ah ça ira, ça ira, ça ira…

Alors depuis quelques mois, le Premier Ministre de l’Ontario (l’équivalent du Président de l’Ontario), c’est ça:

Alors je sais qu’il ne faut pas juger les gens sur leur apparence et tout, mais dans ce cas-là, il se trouve que c’est VRAIMENT un gros connard. Pensez Trump, version dealer de drogues. Élu bien que 60% des votants n’aient pas voté pour lui, grâce au système de vote à la Nord-Américaine. On applaudit bien fort. Pendant qu’on a encore le droit.

Bref, depuis qu’il a été “élu”, M. Gros Con a réussi à remettre la province 20 ans en arrière, en désagrégeant les institutions sociales, en remettant en cause le curriculum scolaire, en retirant toutes les mesures environnementales, et dernièrement, en démantelant les institutions qui servent de garde-fou contre les gens comme lui: l’organisme de protection de l’enfance, l’organisme de surveillance des mesures environnementales, etc. Ah, oui, et aussi un détail, il sucre les financements et les organismes qui s’assurent que les services sont bien fournis dans les deux langues officielles du Canada, parce que franchement, c’est pénible de devoir tout traduire en français sans arrêt.  Quelle perte de temps et quel gaspillage de l’argent du contribuable (anglais, le contribuable). Qui se fout de ces 1,2 millions de personnes qui parlent français, dont 600 000 comme langue maternelle? La plus grande communauté francophone canadienne en dehors du Quebec? Pfff…

De manière générale, le Canadien de base est assez accommodant. Il en faut beaucoup pour qu’il se lève et qu’il tappe du poing sur la table. Malheureusement, ce que personne n’avait dit a notre génie, là, c’est qu’il y a une grosse exception à cette règle: Les francophones.

Tandis que personne ne bronche quand on retire aux enfants pupilles de l’état leur dernier recours en cas de maltraitance, ou qu’on arrête de mettre des bâtons dans les roues aux pauvres entrepreneurs pour des broutilles comme le réchauffement climatique, le coup d’abandonner le projet de la seule université en français de l’Ontario, un projet de plus de 10 ans qui devait voir le jour en 2020, là, d’un seul coup, ça gueule. En français, mais fort.

Et comme il faut bien démarrer quelque part, la famille Castor décide de se joindre au mouvement initié par l’Assemblée des Francophones de l’Ontario (AFO de son petit nom). En deux semaines, l’AFO rassemble 13,000 signatures, 60,000 dollars, donne plus de 50 conférences de presse et entretiens, fait envoyer des milliers de lettres à nos représentants… 

M. Gros Con essaie de faire marche arrière mais ne peut s’empêcher de nous croire à son image, et propose d'”ouvrir un ministère des affaires francophones” (qui existait déjà sous le gouvernement précédent, à la tête duquel il place un pantin, et auquel il ne donne pas de budget) et de placer l’institution quil avait fermnée sous la tutelle d’une autre institution qui l’empêchera de faire son travail de toute façon. Curieusement, cela ne calme pas les esprits. l’AFO organise des rassemblements dans plus de 40 endroits de l’Ontario.

Alors la famille Castor se prépare: affiches, drapeaux franco-ontariens, on pratique nos hymnes (Mon beau drapeau, Notre place, O Canada en Français, Pure laine..)

Et on se met en route pour Etobicoke, devant le bureau de notre monstruosité de Premier Ministre, là. On y retrouve environ 500 personnes, armées elles aussi de leurs panneaux, drapeaux, et (nouveau pour nous) de clochettes. Pour faire du bruit. 

Je fais une parenthèse pour vous rappeler qu’on parle ici, essentiellement de Canadiens, quand-même. Donc on manifeste calmement, sur le trottoir, pour ne pas être disrespectueux, tsé? On fait du bruit, mais pas trop. On se pousse pour laisser passer les gens qui veulent aller de l’autre côté de l’attroupement. En s’excusant.

Enfin, là, on voit que les francophones en ont gros, parce qu’ils se mettent SUR LE BORD du trottoir. 

Bref, on y était, et même si on n’a pas vraiment chanté (il n’y avait ni musique, ni micro) au grand détriment de Nono, et qu’il faisait froid, au grand détriment de Camille, on y a retrouvé une gang d’enseignants de l’école des enfants, nos voisins québecois… Et dans d’autres villes, il y avait des scenes avec des musiciens, des gens qui haranguaient les troupes, et plus de 5,000 personnes se sont retrouvées à Ottawa.

Au final, l’AFO est satisfaite des résultats, car dans l’ensemble, plus de 14,000 personnes auront manifesté à travers l’Ontario, sans compter les actions de soutien en dehors de la province, notamment au Québec, en Accadie et au Manitoba. C’est apparemment le plus gros rassemblement de franco-ontariens de l’histoire (on ne rit pas). Est-ce que ça va changer quelque chose? Probablement pas. Mais au moins, on ne sera pas de ceux qui sont restés silencieux. Pis pour nos petits caribbous français, c’est quand-même culturellement important de savoir manifester.

2 Comments

  1. Yéééé, bravo les Castors ! J’ai cependant noté une certaine animosité envers Monsieur le Premier Ministre élu en 1895, que je ne m’explique pas, car je le trouve finalement très moderne pour son siècle 😉

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